La sonnerie de fin de cours rententit, tous les élèves du lycée Prévert sortent en criant : l'année scolaire est terminée !
Jipé : Allez ! Bonnes vacances à vous !
Clem et Julien s'isolent dans la cour pour s'embrasser, le père de Clem, Jipé, les surprend et rentre chez lui, énervé.
Jipé : Non mais je te jure, j'y croyais pas ! Ils se roulaient des gaoloches, comme ça, en plein lycée en plus.
Caro : Ecoute, à leur âge, ça me semble plutôt sain, non ?
Jipé : Ah oui ? Alors ta fille de quinze ans se fait peloter devant tout le monde et toi tu trouves ça sain.
Caro : D'abord, Clem elle a seize ans. Eh oui, ta fille grandit. Et puis les ados s'embrassent, c'est même leur premier but dans la vie ! Tu te souviens pas ? (tendant un gâteau) Croque !
Jipé : Et au niveau...euh.. en ce qui concerne la contraception, tu crois qu'on doit lui en parler ?
Caro : Oh ben c'est fait, hein ! Je l'ai amenée chez ma gynéco dès qu'elle a eu ses premières règles.
Jipé : C'était quand ça ?
Caro : Oulà ! Belles lurettes !
Jipé : Pourquoi je suis jamais au courant de rien moi ?
Caro : Ah bah...
Jipé : Et tu crois qu'elle a déjà...euh... enfin...je veux dire...
Caro : Ca j'en sais rien elle m'a rien dit mais je crois pas non. Ce truc là, je l'aurais senti tu penses, entre femmes ! Hein ?
Clem arrive.
Clem : Salut !
Caro : Bonjour !
Clem : Maman, t'as racheté du chocolat ?
Caro : Non, mais on a une surprise pour toi ! Vas-y, vas-y brûle !
Clem : Qu'est ce que c'est ? Ahhhh ! Merci Maman !
Caro : Tu vois on te l'avait promis hein ?
Clem : Ah merci !
Caro : si tu passais en première...
Clem : Oh il est trop beau ! Oh c'est exactement celui que je voulais ! Papa, tu vas voir il fait des photos trop belles. Vas-y, souris !
Jipé : Y a pas de batterie, il faut recharger
Caro : c'est fait !
Clem : Vas-y ! Ah ! Trop bien ! Maman !
Salomé arrive.
Salomé : Moi aussi je veux une photo !
Clem : Viens par là Mémé !
Salomé : Tu m'appelles pas Mémé, je m'appelle Salomé !
Clem : Gnnnni
En choeur : Ouistiti !
Soirée chez Alizée. Tous les élèves sont présents.
Un invité : Eh Alizée !
Alizée : T'en veux ?
L'invité : Merci elle est super ta teuf !
Alizée : Clem !
Clem : Coucou ça va ?
Alizée : Ouais ! Ca va déchirer grave, mes vieux rentrent pas avant demain soir !
Clem : C'est vrai ?
Alizée : Oui, on a des xxx pour toute la nuit !
Clem : Merci ! (s'étouffe) Ben y a quoi là dedans ? C'est hyper fort !
Alizée : Mais non ! C'est bon. Ah oui tu t'en fous en fait ! Je vois que t'as déjà un programme tout prêt !
Clem : Oh arrête ça fait quinze jours qu'on n'a pas pu se voir tranquilles.
Alizée : Allez va, vas-y !
Julien : Ca va ?
Ils s'embrassent.
Clem : Ca va et toi ?
Julien : Ouais. T'es canon !
Clem : Toi aussi t'es tout beau !
Julien : On y va ?
Clem : Hum !
Ils font l'amour.
Clem : Tu fais quoi pour les vacances ?
Julien : Hum.. vacances avec mes vieux ! Et toi ?
Clem : Pareil, pfff. Un mois en Bretagne avec mes parents et ma petite soeur, et un mois à Blois avec ma grand-mère. Trop lourd ! Mais bon, on pourra s'envoyer des textos et s'appeler, non?
Julien : Ouais, en même temps c'est que deux mois... Ca passe vite l'été, hum ?
Clem : Vite, euh... Pas si vite quand même !
Julien : Mais si !
Clem : D'accord.
Mois d'Août, dans la maison des Boissier.
Caro : (au téléphone) A demain ! Les filles t'embrassent, et ma mère aussi !
Jipé : Hum hum ! Dernier dienr en amoureux !
Caro : Oui !
Jipé : Il faut en profiter !
Caro : J'adore les vacances ! Jean-Paul ! Y a un truc dont je voudrais te parler tant qu'on est tranquilles tous les deux !
Jipé : Hum ! Je te vois venir !
Caro : Oh non, je crois pas non !
Jipé : Si, si, si , si ! Je suis d'accord !
Caro : C'est vrai, tu es d'accord ? D'accord pour quoi ?
Jipé : Je suis d'accord je te dis ! Oh moi aussi j'ai envie d'un petit troisième ! C'est vrai que c'est le moment parfait, hein ? Et là t'imagines ce sera un petit garçon...Non mais si c'est une fille aussi ce serait génial ! Je plaisante Caro, moi je m'en fous hein ! Hein ?
Caro : Jean-Paul ! J'ai décidé de retravailler maintenant que les filles osnt grandes.
Jipé : C'est une blague ?
Caro : Pas du tout. Je suis très sérieuse.
Jipé : Mais pourquoi ? On n'est pas heureux comme ça ? Tu trouves que je gagne pas assez d'argent ?
Caro : Mais non ! Ca fait dix ans que j'ai arrêté de travailler pour m'occuper des filles. Elles sont grandes maintenant. Je te jure, c'est pour moi que je vais le faire, je sens que j'en ai besoin.
Jipé : Hein, ça c'est encore une idée de ta mère !
Caro : ma mère ?
Jipé : Et qu'est ce que t'as besoin d'aller retravailler ?
Caro, quittant la table : Je te rassure, je m'attendais à aucun soutien de ta part !
Jipé : Caro !
Le lendemain, à l'arrêt de bus. Jipé et Caro croisent une maman avec un landeau.
Caro : Arrête !
Jipé : Quoi ?
Caro : Je changerai pas d'avis !
Jipé : Si je peux plus regarder un bébé sans que tu te fasses toute une scène...
Caro : Oh ! Voilà les princesses ! Ah !
Clem : Y a des messages pour moi ou du courrier ?
Caro : Hum ! Tu peux m'embrasser tout de même !
Jipé : Bonjour Mamie !
Grand-mère : Bonjour !
Jipé : Je vois que vous les avez bien nourries !
Grand-mère : Ah elles aiment ma cuisine, je n'y peux rien !
Jipé : Surtout pas de sport, on sait jamais !
Salomé : Clem elle a même pas voulu se mettre en maillot à cause de ses grosses cuisses !
Caro : Nan !
Clem : Gnin gnin gnin ! N'empêche que moi, à ton âge, je savais nager !
Salomé : Eh bah je sais presque, j'te signale !
Caro : Oh la la, on commençait à s'ennuyer sans vous !
Clem : Maman, j'ai vraiment pas de message ? Rien ?
Caro : Rien, nada !
Salomé : Maman, pourquoi j'en n'ai pas un de portable, hein Maman ?
Caro : Trop tôt !
Grand-mère : Quinze jours qu'elle a plus de forfait, j'ai cru qu'on n'y survivrait pas !
A la maison, en septembre. C'est le jour de la rentrée, les Boissier se préparent à partir.
Caro : Clem, dépêche toi tu vas être en retard ! Clem ? T'es où ? (bruits de vomissements dans la salle de bains). Clem t'es là ? Qu'est-ce qui se passe ma cocotte ? T'es malade ?
Salomé : Maman, j'ai renversé mon bol !
Caro : Oui j'arrive attends :
Jipé : C'est ça les gamins les jours de rentrée. (frappe à la salle de bains). Allez ! Clem, ouvre ! On va être en retard !
Salomé : Maman !
Caro : Oui j'arrive. (à Jipé) C'est peut-être une gastro...
Jipé : Clem ! Clem !
Clem : Ah désolée mais je peux pas venir là, je suis trop malade.
Jipé : Mais c'est le stress, ça, ça me faisait ça à moi aussi. Allez viens ma chérie !
Clem : Ah non non mais là je te jure je vais vomir !
Jipé : Mais t'inquiète pas comme ça de toute façon on y va ensemble !
Clem part vomir. Caro ramasse les bêtises de Salomé.
Caro : Combien de fois j'ai dit qu'on ne mange pas dans le salon ? Allez viens que je te coiffe. Alors...
Salomé : Ah non pas des couettes ça me saoule grave les couettes !
Caro : Ah ça te saoule grave ?
Salomé : Oui !
Caro : Bon, très bien , de toute façon on n'est pas en avance.
Jipé : Salomé allez on y va !
Caro : Jean-Paul !
Jipé : Oui ?
Caro : La veste !
Jipé : Ah !
Caro : Allez ma chérie ! Bonne journée !
Jipé : Clem je t'attends !
Caro : ça va mieux ? Non ? Ben écoute si ça continue, ne mange pas à la cantine. (elle lui tend un fruit) Tiens ! Prends des pommes !
Jipé : Allez allez !
Caro : A ce soir, travaillez bien !
Au lycée.
Jipé : Bon ça va mieux maintenant ? Hein ? DIs moi cette année tu travailles, hein !
Clem voit ses amis et laisse son père.
Clem : Ha ! Ca va ? On y va ?
Jipé, au proviseur Michel : Oh Michel ! Wouah le costard ! Tout beau tout neuf ça sent la rentrée hein ?
Michel : Ouais, toi aussi tu t'es lâché à ce que je vois !
Jipé : Ah oui je les porte un peu pour les faire. C'est celles de Salim Kimiga, le gagnant. Il a fait 2h06 au marathon de New-York cette année.
Michel : Tu t'es entraîné pendant les vacances ou quoi ?
Jipé : Bah attends je peaufine mon planning moi ! Eh, objectif semi-marathon cette année et New-York l'année prochaine ha ha ha !
Michel : Mademoiselle Lecoutre !
Mlle Lecoutre : Bonjour Monsieur le Proviseur ! Monsieur Boissier...
Jipé, sarcastique : Mademoiselle Lecoutre ! Vous avez passé de bonnes vacances ? Ouhla, en langage Lecoutre ça doit vouloir dire "Ouais je me suis tellement éclatée que je vais pouvoir faire la gueule toute l'année !"
Michel : Commence pas !
Clem et Alizée découvrent la liste des élèves de leur classe.
Alizée : J'avais peur qu'on soit pas ensemble !
Clem : Oh y a tout le monde en plus : Léna, Jonas, euh...
Alizée : Hum. Au tiens, y a même Julien !
Clem : Hum !
Alizée : Ah oui Julien, tu m'as trop manqué !
Clem : Arrête !
Julien passe et fait à peine un signe à Clem.
Alizée : Oh il t'a peut-être pas vue...
Clem : Ouais c'est ça dis plutôt pas calculée... On s'est pas parlé depuis le deux juillet.
Alizée : Quoi ? Même pas un texto ?
Clem : Si, mais il a pas répondu.
Mademoiselle Lecoutre : Allez on traine pas !
En cours de français.
Gladys : Oh t'as vu les poireaux ?
Mademoiselle Lecoutre, écrivant son nom au tableau : Mademoiselle...
Gladys : Elle va nous faire une soupe !
Mademoiselle Lecoutre : Retenez bien ce nom, c'est moi ! Chut ! Taisez-vous ! Taisez-vous ! Je vais pas vous le répéter. Bien ! Cette année l'objectif pour vous, c'est le bac de français. Le programme portera sur les grands classiques de la littérature française. Et je vous distribue la liste. (tapant la tête de Julien avachi). Ca ne vous parle pas ? C'est normal, ça ne passe pas à la télé. Va falloir vous mettre à lire. De la littérature bien sûr, et de la vraie ! N'est-ce pas ? (A Clem) Mademoiselle vous écoutez s'il vous plait ? On se concentre merci ! Je voudrais le silence pendant que j'explique tout ce que vous aurez à faire toute l'année. On est bien d'accord ? Donc nous aborderons de grands auteurs comme Ronsard, Molière, Sartre, Ionesco, Gide
Hicham : Gide qui ?
Mademoiselle Lecoutre : Ca te plairait d'avoir huit heures de colle ? Comme ça tu aurais le temps d'étudier Gide ! Ca vous changera un peu. On se tait !
Un portable sonne, celui de Clem.
Mademoiselle Lecoutre : On se tait : CHut chut ! Oh ! S'il vous plait là ! (A Clem) Confisqué Mademoiselle, vous viendrez le chercher à la fin du cours.
Clem : Ah non Madame s'il vous plait j'étais sûre que c'était urgent, vraiment !
Mademoiselle Lecoutre : Il n'y a pas de passe-droit dans ma classe Mademoiselle Boissier. Même pour la fille d'un collègue, qui ferait mieux de donner l'exemple à ses camarades. Le bon bien sûr. Le prochain portable que je vois, que j'entends ou dont je soupçonne la présence sera confisqué trois jours. Est-ce que c'est bien clair ?
En choeur : Oui
Mademoiselle Lecoutre : Oui qui ?
En choeur : Oui Madame Lecoutre
Mademoiselle Lecoutre : Mademoiselle Lecoutre.
Les élèves quittent le cours.
Alizée : Oh regarde !
Clem : Ouais !
Alizée : Qui est-ce qui t'attends là bas ?
Clem : Mais arrête ! Il m'attend pas !
Alizée : Si si si ! Vas-y !
Clem : Mais non !
Alizée : Allez !
Clem : Salut !
Julien : Salut !
Clem : Ca va ?
Julien : Ah ouais ça va !
Clem : T'as vu c'est cool qu'on soit dans la même classe.
Julien : Ouais c'est cool
Clem : Bon j'avoue y a Lecoutre mais ça va le faire
Julien : Ouais. Par contre je suis désolée il faut que j'y aille en fait ! Salut les gars
Clem : Euh, t'as pas eu mon texto pendant les vacances ?
Julien : Ton texto ? Euh... si ! si. Oui je suis désolé je t'ai pas répondu j'avais plus de crédit en fait. Attends Clem tu m'en veux pas ?
Clem : Ben si un peu quand-même.
Julien : Ah ouais sérieux ?
Clem : Mais non je déconne ! Bon alors tes vacances c'était comment ?
Julien : Ah c'était génial j'ai fait un stage de catamaran fin août
Clem : Ah ouais ?
Julien : Ouais
Clem : C'est trop cool !
Julien : Ouais, et euh y avait cette fille, Vanessa, et tu sais je sais pas si je vais la revoir, elle habite en Corse donc... Clem, tous les deux c'était génial, d'accord ? Vraiment, mais on s'était rien promis pas vrai ?
Clem : Ah oui, non mais moi aussi j'ai rencontré quelqu'un !
Julien : Ah ouais ?
Clem : Ouais, il s'appelle Noé. Ouais il vient en Bretagne tous les étés. Le mec il surfe comme un dieu ! Il voulait m'apprendre à surfer mais pff moi je sais pas trop, j'aime pas trop ça.
Julien : Hum.
Clem : Ouais
Julien : Ah ben c'est cool
Clem : Ouais.
Julien : Ben en fait je m'y attendais un peu, c'est pour ça aussi que je me suis pas posé de questions.
Clem : Ah ouais ?
Julien : Ouais.
Clem : Ah ok.
Julien : Bon, bah je... j'y vais !
Clem : Salut !
Julien : Ciao !
Chez les Boissier.
Caro, au téléphone : Demain à 14h ? Je serai là ! Oh merci, merci beaucoup ! A demain ! Yes ! (raccroche). Clem ! Comment ça s'est passé ta journée ? Clem ! Qu'est ce qui se passe Clem ?
Clem, en larmes : Rien !
Caro : Tu veux qu'on en parle ?
Clem : Non j'ai pas envie !
Caro : Allez, allez ! T'es sûre ? Viens, viens ! Qu'est ce qui se passe ?
Clem : C'est juste qu'un mec m'a prise pour une conne.
Caro : Un mec ? Qui ça ? Je le connais ?
Clem : Mais Maman, mais qu'est ce que ça change ? Toute façon je veux plus le voir ! Non mais tu te rends compte ? Je lui ai envoyé un texto pendant les vacances, juste un ! Un seul, je l'ai pas harcelé ! Et bah il m'a même pas répondu !
Caro : Tu sais quand j'avais ton âge, les textos n'existaient pas ! Mais les mecs étaient déjà les mêmes : ils rappelaient pas !
Clem : Mais Maman, mais ça n'a rien à voir !
Caro : Bien sûr que ça n'a rien à voir ! Allez ! Viens ici ! Un de perdu, dix de trouvés ! On repart à zéro, ah le con je te jure !
Clem : Hum
Caro : Des lâches ! Tous des lâches !
Clem : C'est clair !
Caro : Ah l'abruti !
Octobre. Au cours de français.
Mademoiselle Lecoutre : Je m'attendais au pire, j'étais encore très très loin de la réalité ! Briand, 4. Leduc : 3. Ah Azard c'est mieux : 7. Décidément le niveau baisse d'année en année, c'en est dédespérant. Ah Brimont, 4. Il faut apprendre à faire des phrases complètes, Brimont, vous savez, avec un sujet, un verbe, et un complément. Parce que, une phrase sans verbe, ça perd beaucoup de son intérêt; n'est ce pas ? (à une autre élève). Si, si ! Croyez moi vous !
Clem part vomir dans la poubelle.
Mademoiselle Lecoutre : Qu'est ce qui se passe ? Ah non alors là bravo ! C'est élégant ! Allez à l'infirmerie mademoiselle ! Et vous là, accompagnez-la ! Et amenez la poubelle !
Alizée : Non pas la poubelle !
Mademoiselle Lecoutre : Allez la poubelle ! Non mais c'est pas possible ! Non mais je crois rêver là !
Le lendemain matin, chez les Boissier.
Salomé : Papa, pourquoi t'as pas été champion olympique ?
Jipé : Ah parce qu'il faut beaucoup travailler !
Salomé : T'as pas assez travaillé ?
Jipé : Bois ton chocolat !
Caro : Ca va ma puce ? T'as pas de fièvre hein.
Clem : Ah mais je te jure j'ai trop la gerbe !
Caro : T'as quoi ce matin ?
Clem : Gym...
Caro : Tu peux manquer c'est pas grave. Je vais appeler le docteur.
Jipé : Ah bah ça fait plaisir ce genre de réflexion ! C'est vrai que la gym c'est pas important ! Salomé arrête avec le sucre, tu vas être malade !
Clem : Ah mais c'est dégueu !
Jipé : Salomé !
Clem : Il t'a dit d'arrêter !
Salomé : Ca va !
Jipé : Voilà !
Caro, au téléphone : Parfait, merci. (raccroche) Il peut te prendre à onze heures. Je te laisserai la carte vitale et des sous je pourrai pas t'accompagner.
Clem : Bah pourquoi ? Tu fais quoi ?
Caro : Clem t'as seize ans ! Tu peux aller chez le docteur toute seule quand même !
Jipé : Mais pourquoi tu peux pas l'accompagner ?
Caro : Parce que ! Je passe un entretien...
Clem : Pour le boulot dont tu m'as parlé ?
Jipé : Attendez on peut savoir de quoi il s'agit là ? Non, c'est vrai que j'ai pas mon mot à dire peut-être ?
Clem : maman tu peux vraiment pas m'emmener il me fout la trouille le docteur Mertin !
Jipé : Mais attends n'insiste pas ! Tu vois bien que ta mère a autre chose à faire que de s'occuper de toi !
Caro : Qu'est-ce que tu peux être con quand tu t'y mets !
Salomé : Han ! T'as dit un gros mot maman ! Con c'est un gros mot ! T'as pas le droit d'en dire !
Caro : Mais vous vous êtes donné le mot ou quoi ?
Jipé : Et Salomé elle y va toute seule à l'école ? Elle est assez grande ?
Caro : Non, mais elle a un père !
Salomé : Ouh là, elle est fâchée Maman !
Jipé : Bois ton chocolat !
Caro se prépare dans sa chambre pour son entretien.
Jipé : Wahou ! T'es canon !
Caro : C'est vrai ? tu trouves ? C'est pas un peu trop ? Dis moi lesquelles tu préfères ? Les grises ? Ou les beiges ? Excuse moi pour tout à l'heure.
Jipé : On peut se parler calmement ?
Caro : Ouais !
Jipé : Je vais être franc avec toi : je crois pas que ça soit une bonne idée ce boulot. Enfin, pas tout de suite en tout cas. Regarde les filles, elles ont encore besoin de toi !
Caro : Je t'arrête tout de suite, Clem n'est pas malade. Elle a juste son premier chagrin d'amour. Eh oui, ta fille grandit ! Et le fait que je retravaille ou non n'y changera rien ! D'accord ? Allez, souhaite moi bonne chance ! Pff !
Jipé : Caro !
Caro : Que ? Quoi ?
Jipé : Je préfère celles-là !
Caro : Merci !
Chez le médecin.
Clem : J'ai vraiment vomi, hein. Je mens pas ! J'ai mal au coeur tout le temps !
Docteur : Mouais. Et tu as pris du poids dernièrement toi, non ? Dis moi, est ce que tu es active, sexuellement ? Clémentine je suis médecin, je ne te juge pas ! J'en parlerai à personne tu sais ! Je suis tenu au secret médical. Tu comprends ? Alors, est ce que tu as déjà eu des rapports sexuels ?
Clem : Oui
Docteur : Bon. Allez, va te déshabiller ! Vas-y ! Allez, respire fort par la bouche. Encore. Bon, allonge toi. Bon Clem. Tu prends la pilule ?
Clem : Ah non, ça fait grossir ! Des préservatifs.
Docteur : Oui mais toujours ?
Clem : Ben ouais
Docteur : Enlève tes mains. T'es sûre ?
Clem : Presque, ouais !
Docteur : Quelle est la date de tes dernières règles ?
Clem : Ca je sais jamais, c'est hyper irrégulier.
Docteur : Oui mais essaye de te souvenir.
Clem : Pourquoi ? Mais qu'est ce qu'il y a ? C'est quoi ?
Docteur : C'est le coeur de ton bébé que tu entends. Tu es enceinte Clémentine.
Clem : Quoi ?
Clem ressort du cabinet, sonnée. La voix du médecin résonne dans sa tête. "Je suis tenu au secret professionnel Clémentine. Je en dirai rien à tes parents. Tu dois passer une échographie de toute urgence..."
Le lendemain, au lycée.
Alizée : Eh Stève, il veut sortir avec la p'tite là, avec les couettes, ha ha, quelle rigolade ! Tiens c'est lui ! Oh la la la la ! Oh je te jure moi qui croyais plus au coup de foudre mais là c'est grave ! T'as vu comme il m'a regardée ? Oh il est trop canon ! Il s'appelle Cyril Clément, je l'ai vu sur son casier dans la selle des profs.
Clem : Ah ouais ? Je peux te poser une question perso ?
Alizée : Bah oui si t'as pas peur de la réponse, oui !
Clem : T'as déjà.. euh.. avorté ?
Alizée : Pourquoi tu me demandes ça ?
Clem : Ben euh j'ai rencontré une fille cet été, elle croit qu'elle est enceinte. Elle a trop les boules.
Alizée : Non, mais pourquoi tu me demandes ça à moi ?
Clem : Ben euh je sais pas, t'as couché avec plein de mecs... C'est des choses qui peuvent arriver non ?
Alizée : Ah bah vas-y ouais ! Traite moi de pute aussi !
Clem : Nan mais attends, mais c'est toi là qui te vantes "lui j'me le suis fait", "et lui", "et lui" euh... Moi je m'en fous que tu te tapes la terre entière !
Alizée : Oh mauis faut pas exagérer non plus hein ! Et puis ta copine c'est une gourde, hein, excuse moi ! Clem ! Clem ! Clem attends ! Clem attends ! S'il te plait, Clem ! T'es enceinte hein ?
Clem : De quoi tu parles ?
Alizée : Clem écoute je suis ta meilleure amie ! T'es enceinte c'est ça ?
Clem : Oui, oui je suis enceinte tu vois ? Je suis une putain de gourde !
Alizée : Clem je suis désolée pardon ! Pardon !
Clem : C'est bon ça va c'est mon problème de toute façon...
Alizée : Je suis désolée... Dis moi ce que je peux fair epour t'aider hein ?
Clem : Rien du tout.
Alizée : Et tu le sais depuis quand ?
Clem : Depuis hier.. C'est pour ça que j'ai tout le temps la gerbe. Regarde (elle montre son ventre).
Alizée : Oh ben merde alors...
Clem : Je vais pas le garder
Alizée : Ben non
Clem : Tu le dis à personne tu me promets ?
Alizée : Je suis pas uen balance Clem !
Michel et Jipé font un footing.
Jipé : Elle a de ces idées Caro parfois !
Michel : On peut pas faire une pause là ?
Jipé : Respire, tranquille ! Sinon t'es mort ! Allez !
Michel : C'est si je continue que je vais mourir !
Jipé : Tu dirais quoi toi si ta femme se remettait à bosser ?
Michel : Oh bah moi je demande que ça ! C'est elle qui veut pas en entendre parler !
Jipé : Ah bon ? Tu trouves pas ça cool toi d'avoir ta femme à la maison ? Heureuse, qui t'attend tranquille le soir avec les enfants ?
Michel : Ben si si elle est heureuse !
Jipé : Mais elle est heureuse Caro ! Elle a tout pour être heureuse !
Michel : Si tu le dis...
Jipé : Ben oui !
Michel : Je peux plus discuter là...
Jipé : Ah... ! Bonjour !
Michel : Tu la connais ?
Jipé : Ah ? Oh, je la croise quasiment à chaque fois que je viens
Michel : Ah d'accord, c'est pour la rattraper que tu t'entraines ?
Jipé : Oh allez arrête ! Allez concentre toi sur ta foulée ça vaudra mieux ! Allez hop ! Hop hop !
Au centre de planning familial
Dame : Je suis à vous Mademoiselle. Je vous écoute.
Clem : J'ai fait une échographie et maintenant je veux avorter.
Dame : Vos parents sont au courant ?
Clem : Non. J'ai pas besoin de leur permission si je veux pas le garder !
Dame : Vous avez raison. Le problème, c'est que vous ne pouvez pas avorter.
Clem : Ben pourquoi on est en France !
Dame : Oui, mais Mademoiselle, vous êtes enceinte de plus de quatorze semaines. C'est trop tard !
Clem : Quoi ?
Dame : Je suis désolée...
Alizée : Qu'est ce que tu vas faire ?
Clem : Je sais pas...
Alizée : Pfff. Tain, à deux semaines, près, mais seulement deux semaines, mais c'est trop dur...
Clem : Je suis complètement coincée là... Qu'est ce que tu veux que je fasse ?
Alizée : T'es obligée de le dire à tes parents maintenant...
Clem : Ah non, ça c'est juste pas possible ! Je vais me faire tuer !
Alizée : Mais non... Peut-être qu'ils seront cool...
Clem : Mais tu rêves ? Tu connais pas mon père ou quoi ?
Alizée : Ouais... Oh mais c'est un truc de ouf, j'arrive pas à réaliser que tu vas avoir un gosse ! Je sais pas j'hallucine trop c'est...
Clem : Lâche moi ! Lâche moi ok ? Je veux être seule là, je veux pas en parler !
Le lendemain matin, chez les Boissier. Clem regarde son ventre.
Caro : Tu fais quoi Clem ? Tu vas être en retard !
Clem : Oui !
Caro : Allez ouvre cette porte !
Clem : Oui ou i, bah j'arrive, j'arrive !
Caro : C'est quoi ces nouvelles manies de t'enfermer à clef maintenant ?
Clem : Oh ben ça va, hein ! J'ai bien le droit à un peu d'intimité hein !
Caro : La la la lallez grouille toi ! Habille toi !
En classe, cours de français.
Mademoiselle Lecoutre : Boule de Suif est une nouvelle de Guy de Maupassant, écrite dans le courant de l'année 1879, rendue publique en 1880 par une lecture faite en janvier par l'auteur devant ses amis du groupe de Médan, puis par la publication au sein d'un recueil collectif de nouvelles titré Les Soirées de Médan, le 15 avril 1880. Mademoiselle Boissier, pouvez-vous répéter ce que je viens de dire ?
Alizée : Clem... Clem...
Clem : Non mais ça va pas ?
Mademoiselle Lecoutre : Non effectivement ça ne va pas. Je vous observe depuis le début du cours, vous n'êtes pas là. Vous somnolez. Est-ce que vous avez préparé votre commentaire de texte ? Boule de Suif ça vous dit quelque chose ?
Clem : J'ai dû l'oublier sur mon bureau...
Mademoiselle Lecoutre : Bien sûr... Vous le déposerez demain matin dans mon casier. Ainsi qu'un exposé complet sur la vie de Maupassant.
Clem : Pour demain ? Non mais Madame c'est du délire !
Mademoiselle Lecoutre : Je préfère ne pas répondre.
Salle des profs
Mademoiselle Lecoutre : Mr Boissier vous avez une minute. Je souhaiterai m’entretenir avec vous
Monsieur Boissier : Oui. Qu’est ce qui se passe ?
Mademoiselle Lecoutre : J’ai de sérieux soucis avec votre fille Clémentine
Monsieur Boissier : Ah bon et pourquoi ?
Mademoiselle Lecoutre :C’est simple soit : elle est somnolente soit elle est insolente. Elle ne travaille pas . Ni en classe ni à la maison. Le français est une matière qui ne s’improvise pas.
Monsieur Boissier : Ouais , je comprend le sport c’est pareil
Mademeoiselle Lecoutre : Le sport mais qu’est ce que ça vient faire ici ?
Monsieur Boissier : Et un esprit sain dans un corps sain ça vous parle pas non plus ?
Madame Lecoutre : Monsieur Boissier je vous préviens. Votre fille frôle l’avertissement de travail. Ce serait dommage que ce soit la fille d’un professeur qui récolte le premier de l’année non ?
Sous le préau, Mr Boissier attrape ça fille par le bras pour l’emmener s’expliquer sur son comportement
Clem :Aie heu . Mais ça va pas ?
Jipé : Je dois te parler
Clem : Lâche moi!
Jipé : Arrêtes
Clem : Mais c’est toi arrêtes !
Jipé : Bon écoutes moi bien Clem
Clem : Aie !
Jipé : Je me suis jamais mêlé de tes affaires de cœur mais là tu déconnes sec. Je viens de me faire remonter les bretelles par ta prof principale moi
Clem : Elle me déteste et puis j’ai pas de peine de cœur
Jipé : Depuis la rentrée tu fais la gueule, tu parles plus et plus grave tu bosses plus. Ca peu pas continuer ça. C’est à cause de maman ? Parce qu’elle veut retravailler ?
Clem : Non. Bah non je trouve ça génial pas toi ?
Jipé : Oui. Si bien sûr oui. Alors c’est quoi ? Qu’est ce qui se passe ?
Clem : Rien. C’est pas facile c’est tout.
Jipé (il lui caresse la joue pour la réconforter): Oh ça va ma puce . Je te connais je vois bien qu’il y a quelque chose. Tu sais que tu peux tu me dire à maman et à moi. Tant que tu te drogues pas et que t’es pas enceinte !
Clem le regarde et part
Jipé : Non mais attend c’était de l’humour Clem . Je déconne oh ! Clem je sais vraiment plus comment te parler . Clem attend !
Sous le préau Alyzée et Clem au moment du repas
Alyzée (elle tend une cuisse de poulet à Clem) :T’en veux?
Clem (avec dégout ) : Non. Cache ça s’il te plait je vais vomir direct sur la table . Ça et mon père ça va !
Alyzée ( elle agite la cuisse de poulet devant le visage de Clem) :Le vilain poulet hein hum
Clem : Oh arrête j’te dit
Julien arrive avec une fille
Julien : Salut Clem ! Alors tu as des news de ton surfer ?
Clem : En quoi ça te regardes ?
Une fille : Bon bah bon appétit !
La fille part
Alyzée : Merci connasse. Tu vas lui dire quand ?
Clem : De quoi tu parles ?
Alyzée : Clem je suis pas idiote j’ai compté
Clem (regardant derrière où Julien est assis) :De toute façon qu’est ce que ça change ?
Alyzée : Et tes parents tu vas leurs dire quand ?
Clem : J’sais pas
Alyzée : Ça va bientôt se voir Clem …
A la maison des Boissier. Clem arrive dans le salon où sont installés ses parents et sa sœur
Salomé : Tu peux m’aider à trouver la pièce papa
Clem : Il faut que je vous parle
Caro : Ah justement moi aussi je t’attendais pour vous annoncer une grande nouvelle ! Alors vous ne devinez pas ? J’ai passé un entretien d’embauche et j’ai été prise. Et oui je commence à travailler lundi
Clem (de joie elle serre sa mère dans ses bras) : Ah c’est trop bien maman !
Salomé : Trop forte !
Jipé : Comment tu as fais pour trouver si vite ?
Caro : En faite c’est ma copine Nadia qui m’avait dit en juin que son beau frère cherchait quelqu’un pour la fin de l’année
Salomé : Ce sera quoi ton métier ?
Caro : Et ben écoute d’abord je serais comme assistante de vente dans la boutique d’optique du beau frère de Nadia. Et si ça se passe bien j’aurais l’opportunité de passer une diplôme en vue de devenir opticienne
Salomé : On aura tous des lunettes alors !
Caro : Et gratos !
Jipé : Bravo Caro tu y est arrivé !
Caro : Merci . Et toi Clem qu’est ce que tu avais à nous dire ?
Clem : Moi rien c’est.. c’est pas important
Novembre
Jipé regarde sa femme à la devanture du magasin d’optique, il lui fait coucou et elle lui répond. Puis elle le rejoint.
Caro : Ca doit te faire bizarre d’habitude c’est moi qui vient de te chercher à la sortie du boulot
Jipé : Oui ça change
Caro : Tu sais je peux te le dire maintenant ça fait longtemps que j’y pense de mon envie de travailler mais je croyais que ça allait être un peu plus dur
Jipé : C’est pas si simple que ça les filles avaient l’habitude que tu sois là quand elles rentrent et puis maintenant ..
Caro : Mais tu rigoles ? Elles sont ravies . Je crois même au contraire que c’était le bon moment pour leur donner un petit peu plus d’autonomie
A la maison des Boissier, Salomé tente d’allumer le feu avec l’allume gaz afin de faire cuire à manger dans une casserole
Salomé : Clem j’ai trop faim moi ! (en criant ) Clem !!!
Clem est dans sa chambre les écouteurs aux oreilles regardant des blogs sur la grossesse
Salomé : Clem j’y arriverai pas toute seule , Clem !!
Les parents rentrent et sentent l’odeur du gaz dans la cuisine
Caro : C’est quoi cette odeur ? Ca pue le gaz
Jipé (il court dans la cuisine ) : Qu’est ce que c’est que ce bordel ? Pourquoi les brûleurs sont grand ouvert ?
Caro : Clem ? Salomé ? Mais qu’est ce que tu fais là ?
Salomé: Mais c’est pas de ma faute, j’avais faim et j’ai pas réussi à ouvrir le feu
Caro : Mais Clem, elle est où ta sœur ?
Clem descend les escaliers ..
Jipé (aggripant Clem par le bras) : Mais t’es complètement irresponsable
Clem : Quoi … Mais attend j’ai rien fait
Caro : Je t’ai demandé de t’occuper de Salomé
Salomé : Ah non mais j’ai pas besoin d’elle. Je suis grande, je peux me débrouiller toute seule
Clem : J’ai pas vu moi qu’elle avait ouvert le gaz . Ca va
Caro : C’est bien ça qu’on te repproche. Justement tu vois rien. Tu calcules rien
Jipé : Depuis la rentrée tu files un mauvais coton hein ! Ca va pas au lycée, ça va pas à la maison. Rien ne va !
Caro : Tu as seize ans Clem. Tu n’es plus une gamine
Jipé : Clem je te préviens c’est fini maintenant les tchats, internet et autres conneries portable..
Clem : Oooh oh Ca va. Vous faites pas attention à moi et vous passez votre temps à me gueuler dessus
Caro : Changes pas de sujet s’il te plait ! Tu ne nous aura pas à ce jeu là. Pas cette fois si !
Clem : Ah ouais ! Je vomis , je grossis , je suis fatiguée et vous vous avez rien vu !
Jipé : Mais comment ça on a rien vu ? Ta mère, elle a pris rendez vous chez le médecin et il a dit que tu allais bien
Clem : Et que j’suis enceinte !!
Caro : Quoi ? Qu’est que tu racontes ?
Jipé : Qu’est ce que c’est que ces conneries, arrêtes. C’est pas drôle là Clem
Clem : Je dis la vérité, maman, j’suis enceinte
Caro : C’est sérieux tu sais, t’es sûre ?
Jipé : Mais tu vois pas qu’elle se fout de notre gueule ? A la mère Lecoutre à raison, tu es vraiment chiante en ce moment
Clem : Toi t’es nul. T’es nul avec maman , t’es nul avec moi. T’es nul avec tout le monde . Et tu vois rien
Jipé la giffle
Clem : Papa
Caro : Jean Paul !
Caro : Tu es vraiment enceinte, tu as fais le test ?
Clem ouvre la fermeture de son sweat pour montrer son ventre à sa mère
Caro : Depuis quand Clem ?
Clem : Quinze semaines presque seize
Caro : Non…
Jipé : Qu’est ce que ça change, elle est enceinte non ?
Caro : Elle ne peut plus avorter, c’est trop tard
Jipé : Oh putain !
Salomé (allant enlacer sa sœur ): T’inquiètes pas Clem
*
******************* Suite a partir de 1h *********
Chez le gynéco.
Caro : Oh regarde il baille, on dirait ton père le matin (elle pleure et met sa main sur sa bouche). Tu vois tout va bien.
Médecin : Tiens Clementine, je t’ai préparé des brochures concernant les grossesses précoces comme la tienne.
Caro : Ma fille aussi va bien ?
Clem (le regard insistant à sa mère ): Oh maman.
Médecin : Oui tout va bien. Bon, alors tu verras y’a plein de conseils pratiques, y’a un numéro de téléphone que tu peux appeler si t’as besoin de poser des questions, si tu veux parler.
Clem : Très bien. Bon on peut y aller maintenant.
Caro : Merci beaucoup, le mois prochain..
Bruit de Clem étonnée.
Clem : C’est quoi ce truc ?
Médecin : C’est normal, c’est le bébé qui bouge, il est assez grand pour que tu le sentes maintenant.
Maison des Boissier : Chambre de Clem
Clem regarde des photos d’elle et Julien. Elle se regarde dans le miroir avec son ventre.
Salle de bain / Chambre de Caro et Jipé
Jipé : On va être grands-parents Caro.
Caro : Hé ouais.
Jipé : J’voulais être papa une dernière fois et vlan grand père direct. J’ai l’impression d’avoir carrément zappé une étape.
Caro : bah on est plus exactement les baiseurs de l’année mon chéri.
Jipé : Bon c’est quoi les options ?
Caro (étonnée) : Les options ? Soit Clem garde le bébé soit elle accouche sous X. C’est ça les choix, y’en a pas d’autres.
Jipé : Si au moins on connaissait le père.
Caro : Oh oui ça changerait tout. D’ailleurs on pourrait les installer dans un petit appartement, ça formerait une très jolie famille.
Jipé : Ca va, j’ai pas dit ça ! Mais au moins le gosse aurait un père pour le reconnaitre et qui lui donnerait son nom.
Caro : Oui et l’idéal ça serait qu’il demande Clem en mariage, pendant que tu y es.
Jipé (énervé) : Mais tu me prends pour un con là.
Caro : Je commence juste à en avoir marre que tu sois incapable de voir la réalité en face.
Clem est arrivée à ce moment là.
Clem : Arrêtez !
Jipé : C’est assez comme ça, faut arrêter, moi aussi j’en ai marre et plus que tu le crois.
Caro : Mais ça veut dire quoi ça ?
Clem : Le père c’est Julien.
Jipé et Caro sont très étonnés.
Clem : Oui Julien, le fils de ton copain proviseur.
Jipé (murmure) : Oh putain.
Au lycée.
Jipé prend Julien par derrière.
Jipé : Viens par là toi.
Julien : Mais vous êtes fou, qu’est ce qui vous prend ?
Jipé : Ce qu’il me prend ? Ma fille va te le dire sinon je suis pas sûr de réussir à me contenir, allez on va avoir une petite discussion avec ton père.
Il le prend par sa veste et l’emmène dans le bureau du proviseur.
Jipé : Allez
Bureau du proviseur.
Jipé : Tiens ton fils à quelque chose à te dire, et bah vas y parle.
Maison des Boissier.
Marie-France : A notre époque on tombait pas enceinte.
Michel : Marie-France s’il te plait.
Marie-France : Quoi, ça va qu’est ce que j’ai encore dit ? Même au lycée vous faites de la prévention.
Caro : Ce qui empêche pas des accidents malheureusement.
Marie-France : Oui mais ça devrait.
Dans la chambre de Clem.
Julien : Je t’avais prévenu que ça allait être galère mais écoute les là. Mais tu croyais quoi sérieux, qu’ils allaient se féliciter : génial on va devenir grands-parents, c’est super. C’est fini, on va devenir grands parents, c’est génial.
Clem : T’as vraiment pas de couilles, alors ça pour sauter les filles t’es le premier mais après y’a plus personne. Et avec Léna tu les oublies pas tes capotes ?
Julien : Mais je m’en fous de Léna, pourquoi tu me parle de Léna ?
Clem : Bien sûr, bien sûr tu t’en fous. Quelle conne.
Salon des Boissier.
Caro : Ecoutez Clem n’est pas tombée enceinte toute seule, mais pour le moment hélas, non c’est vrai, elle assume toute seule.
Jipé : Elle a raison.
Caro : Parce que votre fils..
Marie-France : Ah quoi qu’est ce qu’il a mon fils ? Visiblement il savait même pas qu’il était le père. C’est fort de café ça quand même.
Michel : Oh oh.
Jipé : On sait pas du tout, on continue pas sur ce chemin Marie-France.
Chambre de Clem.
Bruit sourds des parents en train de se disputer au sujet de Julien et Clem.
Julien : Alors, est ce que c’est vraiment moi le père, t’es sûre que c’est moi ?
Clem : Mais je t’ai dis que j’ai inventé Noé, c’est bon ?
Julien : Oui c’est bon. Mais je comprends pas pourquoi t’as fait ça.
Clem : Cherche pas. Cherche même pas.
Salon des Boissier.
Michel : Maintenant en tant que parents responsables de leurs enfants, nous allons assumer la situation et vous aider du mieux que nous pourrons.
Marie-France : Du mieux que nous pourrons, du mieux qu’on peut.
Jipé : Merci Michel. Je savais que je pouvais compter sur toi. Enfin sur vous excusez moi.
Au lycée : Dans la salle des professeurs.
Michel : J’ai toujours prôné la transparence dans nos rapports et aujourd’hui c’est à mon tour de l’être. Comme vous le savez Clementine Boissier est enceinte et elle est enceinte de mon fils.
Sifflement des autres professeurs.
Mademoiselle Lecoutre : Alors là c’est le pompon, non mais on croit rêver.
Michel : Bien entendu tout sera fait pour que cela n’influe pas sur la vie du lycée.
Mademoiselle Lecoutre : Comme si c’est pas déjà fait.
Michel : Nous pouvons aussi nous dire que cette situation va nous mettre plus que jamais l’accent sur la prévention.
Professeur 1: Si Clementine acceptait de témoigner, de parler de son expérience devant les élèves ça serait très pédagogique.
Professeur 2 : Ouais, d’autant que l’usage du préservatif est trop faible chez les adolescents, si Julien lui aussi voulait intervenir devant ses camarades.
Mademoiselle Lecoutre : Pour les inciter à quoi ?
Michel : Vous pourriez précisez votre pensée mademoiselle Lecoutre ?
Mademoiselle Lecoutre (regarde à coté d’elle et se lève) : Bon. Comme d’habitude, je vais dire tout ce que tout le monde pense tout bas.
Jipé : Ben voyons !
Mademoiselle Lecoutre : Qu’un professeur de sport ne sache pas élever ses enfants, bon passe encore. Mais un proviseur (monte du doigt Michel), je comprends pas que vous puissiez envisager de continuer à incarner l’autorité dans cet établissement. Franchement, moi je ne comprends pas. Je sais pas vous, mais moi non.
Jipé se lève de sa chaise.
Jipé : Moi aussi, je vais dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Vous nous faites chier mademoiselle Lecoutre, non vous nous faites chier. Hein avec vos idées réac', vos jugements à la con et votre aigreur là qui vous étouffe. Bah regardez vous, vous êtes toute rouge.
Mademoiselle Lecoutre : Je vous permets pas monsieur Boissier, la vous franchissez la ligne blanche Attention.
Jipé : Ah oui et bah moi je vous préviens devant témoins, je vais pas laisser une vieille fille mal baisée harceler ma fille !
Mademoiselle Lecoutre : Je vous permets pas monsieur Boissier ! Et d’abord qui vous dis que je suis une vieille fille moi ?
Jipé : Qui ?
Mademoiselle Lecoutre :Oui qui ? Qu’est ce qu’il y a derrière ? Il y a des commentaires à faire ?
Mademoiselle Lecoutre sort de la salle des professeurs énervée.
En Décembre, chez l'opticien.
Caro : Hé voilà ! Vous avez fait vraiment le bon choix. Elles vous vont à ravir. Je vous accompagne (à la cliente). Et n’oubliez pas si jamais ça serrait ou ça se casse, 2 ans de garantie. Bonne journée.
Monsieur Dumas : Elle a l’air ravie.
Caro : Faut dire que ça la rajeunit d’au moins 10 ans. C’est incroyable de voir jusqu'à quel point, ça peut changer jusqu'à l’expression du visage. Hein ?
Monsieur Dumas : Ouais. Heu.. Caroline voilà, je voulais vous dire, c’est bientôt la fin de votre CDD. C’est un peu délicat.
Caro : Ah oui, oui, oui vous m’aviez dit qu’il y aurait de grandes chances que je ne sois pas renouvelée.
Monsieur Dumas : Oui voilà, bon je vais pas le renouveler parce que je vais avoir besoin de quelqu’un en CDI, le mari de Lidy a été muté à Lyon et évidemment elle va le suivre là bas. (Caroline à une tête très étonnée).
Caro : Et vous me proposez ça à moi ?
Monsieur Dumas : Oui, évidemment je comprendrais que vous refusiez, hein vu la situation.
Caro : Mais quelle situation ?
Monsieur Dumas : Ma fille est en terminale dans le même lycée que la vôtre.
Caro : Ah cette situation, comme ça tout le lycée est au courant.
Monsieur Dumas : Ah ça vous surprend ?
Caro : Non, je trouve juste que ma fille à beaucoup de courage de continuer à aller tous les jours au lycée.
Monsieur Dumas : Non, non non mais quand ma fille nous en a parlé c’était très gentil. Ecoutez, pour la proposition rien ne presse, réfléchissez, vous prenez tout votre temps.
Caro : Non mais tout va bien, je suis d’accord, j’accepte monsieur Dumas. Merci. (Elle lui fait la bise). Vous savez ce CDI c’est très très important pour moi.
Monsieur Dumas : Mais pour moi aussi Caroline. Et on est très content de vous avoir . Hein, bonne journée.
Caro (avec un grand sourire) : Merci.
Maison des Boissier.
Caroline, regarde par la fenêtre, il neige.
Caro : Vive le vent, vive le vent, vive le vent. C’est beau, un vrai Noel.
Clem et Caroline chantonnent "Vive le vent, vive le vent".
Jipé arrive de dehors.
Jipé (embrasse sa femme) : Joyeux Noël. Joyeux Noël ma puce. Joyeux NoEl Clem. C’est magnifique, hein, bon allez je vais me doucher.
Caro : Je sens qu’on va avoir une très bonne soirée.
Salomé (à Clem) : Elle est contente Maman.
Clem : Ouais, grave.
Dans la chambre des parents.
Caro : Jean Paul, tout est prêt. Il reste plus que nous. Hou, j’arrive.. (Le téléphone de Jean Paul sonne, Caroline prend le téléphone). Elle lit le message et comprend que son mari la trompe. Oh putain.
Dans le salon.
Salomé (ouvre ses cadeaux de Noël) : Oh trop cool, j’adore, j’adore, j’adore. oh la la, oh c’est trop génial, comment vous avez su que je voulais un MP3?
Jipé : Tu nous l'a juste répété tous les jours pendant trois mois.
Salomé : Rose en plus. Trop la classe.
Jipé : Et toi Clem t’es contente ?
Clem (excitée) : C’est génial, je vais pouvoir me la raconter, dire à tout le monde que je vais me faire chouchouter dans un institut c’est trop bien.
Caro : Je t’avoue que j’ai hésité, j’ai failli la garder pour moi.
Clem : Oh merci mamou.
Jipé (à Caroline) : Et ça c’est pour toi. Tiens
Caro : Merci. Qui c’est qui veut du gâteau ?
Salomé : Moi moi.
Clem : Moi moi.
Caro : Alors qui veut quoi ?
Salomé : Moi le père Noël.
Clem : Moi la meringue.
Caro : Et moi le chien.
Jipé : Et moi le reste.
Dans la chambre des parents.
Jipé : Tu l’as oublié en bas. Vas y ouvre. Tu les reconnais ? C’est celles que t’arrêtais pas de regarder pendant les vacances chez le petit bijoutier.
Caro pleure.
Jipé : Mais ma chérie, ma chérie on va s’en sortir. Mais tout va s’arranger. On va trouver une solution tu vas voir, on va se débrouiller.
Caro (montre le portable à Jipé) : Et a elle tu lui a offert quoi pour son petit Noël ? Depuis quand ça dure ?
Jipé : Dramatise pas tout, pas ce soir c’était une connerie.
Caro : Tromper sa femme, c’est un peu plus qu’une connerie.
Jipé : Mais c’était très dur ici, je me sentais mal, de toute façon c’est fini.
Caro : Depuis quand ça dure ?
Jipé : Mais quelle importance, puisque je te dis que c’était une connerie je m’en fous de cette fille.
Caro : Et c’est pour ça que tu la sautes le jour de Noël. Depuis quand ça dure ?
Jipé : Ca va, ne complique pas tout, je t’en prie.
Caro : Bon écoute, ce soir je prends les filles et je vais dormir chez ma mère. Mais demain quand je reviens, je veux plus te voir ici !
Jipé : Et moi je vais où ?
Caro : Où ? Où tu veux. Je m’en fous. Démerde-toi.
Jipé : Caro..
Caro : Dégage.
Mois de Janvier, dans la chambre de Caro.
Clem : Tiens.
Caro : Merci.
Clem : T’as parlé à Papa ?
Caro : Oh non.
Clem : Tu l’aimes plus ?
Caro : J’sais pas. C’est pas si simple. Je suis déçue.
Clem : Tu sais, il nous manque à Salomé et à moi. C’est à cause de moi que vous arrêtiez pas de vous engueuler et maintenant Papa dort chez Bruno.
Caro : Non.
Clem : Mais ça a pas aidé.
Caro : Pas vraiment.
Clem : Tu sais, je sens bien que c’est ma faute, je te demande pardon maman.
Caro : Non ma chérie, tout n’est pas de ta faute, le monde ne tourne pas qu'autour de toi, même si tu es très enceinte.
Clem : Oh pleure pas ma petite maman.
Elles se font un câlin.
Caro : Non, je pleure pas. Je vais le tuer.
Clem : Non.
Caro : Si, le couper en rondelles.
Au lycée.
Les élèves : Bonne année madame Lecoutre.
Mademoiselle Lecoutre : Ca c’est pas gagné.
Dans la salle de cours.
Alizée : Waouh, oh dis donc ça a bien grossi.
Clem : Laisse tomber, j’en peux plus, je vais exploser.
Léna : La vache Clem, mais t’es carrément énorme, t’aurais pas déjà dû accoucher ?
Clem : T’en as pas marre d’être aussi conne ?
Lena : Non, mais la conne ma chérie c’est toi hein, parce que pour tomber enceinte faut le vouloir.
Clem : Espèce de salope.
Elles commencent à se bagarrer.
Mademoiselle Lecoutre : Ca suffit. Boissier et Bucovi chez le proviseur tout de suite.
Léna (à Clem) : Tu sèmes vraiment la merde partout où tu passe toi.
Clem : Ca tu l’as bien cherché ma vieille.
Mademoiselle Lecoutre : On y va. Allez on y va. On y va.
Dans la maison des Boissier.
Caro : Je te demande pas comment ça s’est passé ta journée.
Clem : J’suis exclue pendant 4 jours à cause de cette grosse conne de Léna. C’est vraiment dégueulasse.
Caro : Mais je sais ton père m’a appelée.
Salomé : Il va t’engueuler papa.
Clem : Mais qu’est ce que c’est que ça ?
Caro : Ca c’est ta sœur qui essaye de te défendre. Regarde ce que ça donne.
Salomé : C’est de ta faute, à l’école, tout le monde se fout de toi avec ton gros ventre.
Clem : Mais je lui ai rien demandé moi.
Salomé : Plus personne ne veut me parler à cause de toi, même Aurore et Gaspa, elles ont même pas voulu jouer avec moi.
Caro : Mémé remet des glaçons.
Le soir.
Caro : Te voilà enfin, ça fait deux heures que je t’attends. T’es jamais là quand il faut.
Jipé : Alors tu veux que je me barre, maintenant tu veux que je sois présent, faut savoir.
Caro : Mais ça n’a rien à voir, ne confonds pas ton rôle de père et ton rôle de mari.
Jipé : Vas y dis le.
Caro : Mais quoi ?
Jipé : Mais que j’assure pas plus comme père que comme mari.
Caro : C’est toi qui le dit. Mais tu trouves ça malin de t’envoyer avec une poufiasse alors qu’on est en pleine galère familiale.
Jipé : Mais toi t’as rien à te reprocher ?
Caro : Mais quoi, vas y développe.
Jipé : Tu crois que c’est le moment d’accepter un CDI quand notre fille de 16 ans est enceinte.
Caro : Et c’est toi qui passe toutes les journées dans le même lycée qu’elle, t’avais qu’à mieux la surveiller.
Jipé : Ca c’est mesquin.
Caro : Et puis je te signale que le petit con qui l’a mise en cloque c’est le fils de ton meilleur pote.
Jipé : Donc une fois de plus c’est de ma faute ?
Caro : Eh oui.
Clem depuis tout ce temps écoutait la dispute de ses parents.
Dans la chambre de Clem.
Clem : J’en ai marre, j’en ai marre…
Elle écoute la musique à fond.
Le lendemain matin.
Caro : Allez mémé dépêche toi, elle est où ta sœur ?
Salomé : Je sais pas.
Caro : Clem viens prendre ton petit déjeuner, tu vas être encore en retard. Allez finis et mets ton manteau. Mais enfin t’as vu l’heure ? Clem !
Elle va dans la chambre de Clem.
Caro : Clem tu peux pas répondre quand on t’appelle.
Salomé : Qu’est ce qu’il y a maman ? Elle est où Clem ?
Caro (au téléphone) : Jean Paul, Clem est partie. Viens vite.
Dans le centre familial.
Caro : Bonjour, on voudrait voir Madame la directrice.
Le monsieur : Oui.
La directrice : C’est moi la directrice, vous devez être les Boissier ?
Caro et Jipé : Oui.
La directrice : Très bien alors, je vous rassure tout de suite, votre fille Clémentine est entre nos murs et elle va bien.
Caro : Merci.
La directrice : Venez dans mon bureau.
Caro : Oh la la, on a eu tellement peur avec son père.
La directrice : Je vous en prie.
Caro : C’est vrai que c’est un peu compliqué en ce moment, mais ça va aller maintenant.
Jipé : Oui, oui oui, tout va bien se passer, on a certainement pas été assez à l’écoute.
La directrice : Oui, cela arrive souvent dans ce genre de cas, c’est une situation très délicate à laquelle personne évidemment n’est préparé.
Caro : On est vraiment désolé, mais notre fille n’a rien à faire dans un centre comme le votre. Je veux dire par là, qu’elle a une famille qui l’aime.
La directrice : J’entends bien, je reviens excusez moi.
Jipé : Mais c’est quoi ce centre ? T’en avais déjà entendu parler ?
Caro : Ne metz pas de l’huile sur le feu s’il te plait.
Jipé : Mais franchement comment t’as fait pour ne pas l’entendre sortir de la maison ?
Caro : Mais, j’en sais rien, elle a du partir en pleine nuit.
Jipé : Vers quelle heure ?
Caro : Mais j’en sais rien, je te dis, je n’ai rien entendu.
Jipé : Ah bon tu mets des boules Quiès pour dormir maintenant ?
Caro : N’importe quoi, allez assieds-toi t’es pas chez toi.
Jipé : Je fais ce que je veux.
Caro : Et rentre ta chemise.
Jipé : Je dors plus à la maison alors je fais ce que je veux. Allons calmons nous, on est ridicule là.
La directrice revient.
Caro : Elle est où Clem ?
La directrice : Clementine a décidé de rester ici quelque temps.
Caro : Quoi ? Mais comment ça ? Non mais attendez, où elle est ? On va lui parler.
Jipé : Oui.
La directrice : Elle ne veut ni vous voir ni vous parler pour le moment. Elle a besoin de calme, d’écoute.
Caro : Mais on l’écoute.
La directrice : Bon alors, disons qu’elle a besoin d’un peu de recul.
Jipé : Bon, écoutez on arrête les conneries là, notre fille est mineure et personne ne va nous dire ce qu’on doit faire avec elle, d’accord ?
La directrice : Je suis désolée mais ce n’est pas à vous de décider. Dans cet établissement, la loi protège les mineures enceintes qui demandent de l’aide et c’est ce que votre fille a fait.
Ils sortent du centre.
Jipé : On est en plein délire, depuis quand on peut pas parler à ses propres enfants ? Oh Caro, c’est dur, c’est dur je sais mais peut être que Clem a juste voulu un peu de calme, hein ? Oh pleure pas.
Caro : Qu’est ce qui nous arrive ?
Jipé : Pleure pas ma chérie, va t’assoir.
Caro : Qu’est ce qu’on a raté ?
Jipé : Non, c’est de ma faute, j’ai pas arrêté de l’engueuler, j’ai pas su la protéger, c’est le rôle d’un père de protéger ses enfants.
Caro : Non, c’est aussi le mien.
Jipé : J’ai merdé sur toute la ligne, allez viens on rentre à la maison.
Caro : Non, moi je rentre, toi tu retournes à l’hôtel. Démarre.
Dans le centre familial.
Lydie : Viens, je vais te montrer ta chambre. Je vais t’expliquer deux trois trucs en même temps. Clem ? Donc, ce que je te disais, ici la règle la plus importante c’est que personne juge personne. Hein, les seules choses qu’on va te demander de respecter c’est les règles de vie en communauté, les horaires et surtout de pas rater tes rendez vous avec la psychologue.
Clem : D’accord.
Au lycée.
Un èlève : Bonjour monsieur Boissier.
Alizée : Monsieur Boissier, monsieur Boissier, bonjour. Elle revient quand Clem ?
Jipé : Elle est fatiguée, elle sait très bien qu’elle reste tranquille à se reposer à la maison.
Alizée : D’accord, bon je lui emmènerai les cours alors.
Jipé : Ah non, heu non je veux dire, c’est gentil mais elle a surtout besoin de calme en ce moment alors faut pas lui en vouloir mais je crois qu’elle préfère rester seule.
Alizée : Ah bon ?
Alizée (au téléphone à Clem) : Clem c’est moi, pourquoi tu me réponds pas ? J’arrive pas à comprendre là t’es où ? Mais écoute j’ai trop les boules en plus je viens de croiser ton vieux et j’sais pas il était trop chelou. Bon rappelle moi, d’accord je te fais des bisous.
Dans les couloirs du lycée.
Michel : Jean Paul, t’en a une tête toi. Faut que tu recommences à dormir, Hein, parce que parti comme ça tu vas pas terminer l’année.
Jipé : J’y arrive plus trop.
Michel : Tu as des nouvelles ?
Jipé : Elle veut toujours pas nous parler, encore moins nous voir. Ils disent que c’est normal, que ça peut prendre quelques jours ou plus.
Michel : Tiens bon.
Jipé : Oui.
Dans la maison des Brimont.
Michel : Tiens Julien je peux te parler une minute ?
Julien : Heu oui mais je dois y aller moi.
Michel : Ca attendras. Tu m’a jamais dis ce que tu en pensais de cette histoire avec Clementine, non non mais je veux pas te juger, je veux juste comprendre. Ca va m’aider à t’aider.
Julien : OK, je sais pas trop en fait, ba tu vois moi les meufs, je veux dire les filles, j’suis jamais rester plus de deux mois avec la même alors un bébé. Je vois pas ce que je peux faire.
Michel : Bon écoute moi bien, ta mère et moi on t’as pas élever comme un lâche j’espère bien que tu vas pas le devenir même à 16 ans on peut très bien assumer les responsabilités. Réfléchi y la au lieu de te faire passer pour une victime. Allez file. Oui réfléchie.
Au lycée.
Julien (à un étudiant) : Salut les gars, ça va ? Salut, ouais salut.
Julien : Heu Alizée ? Salut ça va ?
Alizée : Dégage j’ai pas envie de te parler d’accord.
Julien : Heu, juste pourquoi Clem viens plus au lycée ?
Alizée : Pourquoi ? Ba parce que un connard l’a mise enceinte et qu’elle en a marre de tous les vannes débiles de ces sois disant potes.
Julien : Et, et donc elle va bien ? Elle est pas malade ?
Alizée : Mais qu’est ce que ça peut te foutre ? Tu es sur Lena, non ?
Julien : Mes potes disent que je devrais demander.. mais tu vois histoire d’être sur un test de paternité.
Alizée : Et ba change de potes, t’es vraiment minable Julien. Clem, elle était à fond sur toi, elle te kiffait tu peux même pas t’imaginer comment. Alors que toi t’es, t’es juste une merde. Economise ta thune parce qu’il y a qu’un père et c’est toi.
Dans le centre familial.
Lydie : Hé Clem, on peut pas dire qu’on pense pas à toi la miss.
Clem : Merci. Trop tard Julien.
Dans la maison des Brimont.
Marie-France : Julien, arrêtes de te torturer comme ça. Bois ce jus, ça te fera du bien. Mais tu n’y es pour rien.
Julien (énervé) : Mais bien sur que j’y suis pour quelque chose, évidemment que j’y suis pour quelque chose, une fois j’ai pas mis de capote, une seule fois, j’en avais pas et elle voulait pas le faire et c’est moi qui avait envie, c’est moi qui ai insisté. Résultat, maintenant c’est elle qui paie tout par ma faute. Putain, mais tu comprends pas ça.
Dans le centre familial.
Caro : Bonjour, je voudrais déposer quelque chose pour ma fille
Monsieur : Bien sur madame Boissier, je vais le dire a Lydie.
Caro : Merci.
Monsieur : Ah la voilà.
Lydie : Ah madame Boissier.
Caro : Bonjour Lydie.
Lydie : Ah ba je vous attendais pas aussitôt. Bon, ba elle va très bien votre petite Clem et puis elle est devenue très copine avec sa camarade de chambre, faut les surveiller les deux pépettes.
Caro : J’ai ammener ça pour elle, de la lecture et ça.
Lydie : Très bien, oh elle a été super heureuse hier avec votre gâteau au chocolat.
Caro : Elle vous l’a dit ?
Lydie : Non mais ça se voyait et d’ailleurs j’ai gouté et je veux bien que vous me donniez la recette.
Caro : Ah ba c’est simple, c’est moitié chocolat noir et un demi pot de ça, attention ça fait grossir.
Lydie : Au point ou on en est.
Caro : Voilà ou on en est, bon, vous n’oubliez pas de lui donner.
Lydie : Madame Boissier, vous savez elle passe tous les jours pour vérifier si vous venez, elle les attend vos visites même si elle veut pas encore vous voir. Vous pouvez me croire.
Caro : Merci.
Dans les bureaux de la psychologue du centre.
Clem : Bon, ba ce qui est sur c’est que je veux pas les voir.
La psychologue : Mais rien ne t’y obliges Clementine, tu sais pourquoi tu ne veux pas les voir ?
Clem : Heu oui, enfin non, enfin si, si je … Ils vont encore me demander ce que je veux faire et .. je..
La psychologue : Et tu ne sais pas encore ?
Clem : Non, enfin si si, je sais que c’est à moi de décider si je le garde ou si enfin.. y’a l’accouchement sous X tout ça. Mais je sais pas et puis d’abord comment je peux savoir ?
La psychologue : Mais tu avances Clementine, plus que tu ne le pense. Fais toi confiance.
Dans la maison des Boissier : Chambre de caro.
Caro : Clem ?
Clem : Je veux pas abandonner mon bébé maman, je veux pas l’abandonner. Je veux pas abandonne mon bébé. Je veux pas … Maman. J’veux pas, j’veux pas, j’veux pas.
Mois de Mars, centre familial.
Professeur de sport : Et encore une fois, on monte les bras en inspirant par le nez et on descend en expirant par la bouche. Et on passe à la respiration du petit chien, on pousse bien par les paumes de main et on y va. Très bien. Et on pousse bien dans les mains.
Dans la rue.
Caro : Ils sont tombés sur la tête, c’est pas ça que je voulais te montrer.
Clem : Oh maman regarde le petit manteau, oh trop mignon.
Caro : Regarde c’est celle là.
Dans la maison des Boissier.
Alizée : Ah oui, tu connais pas la meilleure de l’année toi, Stane tu sais sur qui il kiffe ? Sur Lecoutre.
Clem : Arrêtes, non mademoiseille Lecoutre.
Elles rigolent.
Caro : Arrêtez les filles, j’arrive pas à me concentrer.
Alizée : Ah j’ai mal au pied.
Clem : Oh oh, maman c’est quoi ça ?
Elle commence à perdre les os et s'affole.
Clem : Maman, maman.
Caro : Oh mon dieux, ça y est. Ok pas de panique on fait comme on l’a dis. Respire.
Caro (à Alizée) : Va chercher une serviette et les manteaux.
Alizée : J’y vais, j’y vais j’y vais.
Caro : Prends le sac Salomé. Alizée, tu peux garder Salomé le temps que mamie arrive? Il faut que je prévienne ton père.
A l’hopital.
Caro : Respire, respires, petit chien, petit chien.
Clem : Il est ou papa ?
Caro : Il arrive, il arrive.
Caro (Au teléphone à Jipé) : T’es ou merde ? Clem accouche.
Dans les couloirs de l’hopital.
Grand-mère : Dépêche,
Caro : Ca se passe très bien, elle a plus mal, elle a des contractions tous les trois minutes. C’est pour bientôt.
Salomé : Papa, papa, papa !
Jipé : Ma chérie, ma chérie. Je courrais. Je cours tous les jours depuis que tu m’a mis à la porte.
Grand-mère : Vous pouvez pas passer à autre chose ? Profitez en, une naissance c’est un moment magique.
Caro : Maman ne te mêle pas de ça.
Jipé : J’ai compris, tu peux me croire.
Caro : Compris quoi ?
Infirmière : Madame Boissier, votre fille va avoir besoin de vous.
Jipé : Vas y.
Caro : J’y vais. J’arrive. Elle va accoucher.
Jipé : Ah ah, ça va aller.
Grand-mère : Oui.
Jipé : Ca va aller.
Grand-mère : Oui, oui.
Jipé : Vous voulez pas vous asseoir ?
Grand-mère : Non, je ne suis pas malade.
Jipé : Ba non, je sais.
Jipé (à Salomé) :Tu vas être tata.
Dans la salle d'accouchement.
Caro : Pousse, pousse.
Clem : Maman, maman.
Sage femme : C’est bien, c’est bien.
Caro : Pousse, pousse.
Sage femme : Allez, allez encore.
Caro : Il est là, il est là. Oh ma chérie.
Sage femme : Ca y est, super.
Caro : Oh il est trop beau, trop beau.
Caro : Ca y est.
Dans la salle de repos.
Salomé : J’étais comme ça quand j’étais petite ?
Grand-mère : Oh beaucoup plus grande.
Caro : Hé bébé.
Jipé : Regarde, regarde. Ah ah, je crois que vous avez vos premiers visiteurs. Bonjour.
Marie-France : Bonjour. Mais quelle merveille. Il est magnifique.
Michel : Marie-France.
Marie-France : Vas y mon petit chat.
Clem : Tu veux le prendre ?
Julien : Ouais.
Clem : Tiens bien sa petite tête.
Marie- France : Il te ressemble ?
Michel : Alors, il va s’appeler comment ?
Clem : Heu, ba.. je me suis dis que, je me suis dis que ce serait bien qu’on choisisse ensemble, non ? Ce serait mieux.
FIN DE L'EPISODE.